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Washington a attaqué la Syrie pour ne pas perdre la face

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un Rafale se préparant à décoller de la base aérienne de Saint-Dizier, le 13 avril 2018 pour mener des frappes en Syrie. ©AFP

Le site d’information libanais El-Nashra a écrit que Donald Trump et ses amis n’avaient attaqué la Syrie que pour sauver la face aux yeux du monde entier après leurs déclarations de guerre trop hâtives et qu’il était certain qu’ils n’oseraient jamais dépasser les lignes rouges que leur a fixées l'alliance Russie-Syrie-Iran.

Dans un mémo intitulé « Assaut tripartite contre la Syrie : une riposte était-elle nécessaire ? », El-Nashra procède à l’analyse de la situation :

« Tant que le secrétaire américain à la Défense, James Mathis, n’avait pas confirmé la fin de l’attaque, le président américain ne l’a pas annoncée non plus. Cela montre que ceux qui soutenaient Trump ne voulaient pas d’une attaque forte et généralisée et qu’ils souhaitaient avant tout sauver “l’honneur” du président américain, qui fanfaronnait de jour en jour dans ses tweets.

L’attaque a été cependant plus vaste et plus forte que celle de l’année dernière contre la base syrienne d’al-Chayrat. Par ailleurs, le monde entier attendait cette attaque et le gouvernement syrien avait pris les mesures nécessaires pour la contrer. »

Le rédacteur de l’article relève alors 4 points essentiels :

« 1. L’objectif poursuivi n’était pas militaire mais plutôt médiatique. Après les victoires de l’armée syrienne dans la Ghouta orientale et le transfert des groupes armés soutenus par les Occidentaux hors de la région de Damas, ces derniers voulaient dire au monde entier qu’ils avaient encore leur mot à dire sur la scène syrienne. 

2. Les États-Unis et leurs alliés ne sont pas capables de changer l’équilibre régional. Ils ne peuvent faire face à la Russie et à sa solide présence en Syrie. Et ils savent donc au final qu’ils sont incapables de reproduire le schéma irakien de 2003.

3. La coalition Russie-Iran-Syrie a de nombreux points forts et la partie américaine réfléchira à deux fois avant de prendre de quelconques mesures. Avec une forte présence de leurs troupes en Irak et en Syrie, les États-Unis n’ont d’ailleurs pas d’autre choix. Un faux pas pourrait leur coûter très cher.

4. Les performances remarquables du système antimissile syrien ne font pas de doute, d’autant plus qu’il y a peu l’armée syrienne a réussi à abattre un chasseur israélien qui s’était aventuré en Syrie. Et aujourd’hui encore, l’armée syrienne a détruit deux tiers des missiles de la coalition tripartite Paris-Washington-Londres. Sans compter que cette fois-ci, les Occidentaux avaient mis le paquet en tirant un nombre incroyable de missiles sur la Syrie.

Si la coalition tripartite a annoncé “n’avoir pris pour cible que des bases militaires syriennes”, c’est justement pour ne pas avoir à subir de riposte. Cette coalition prétend que ces bases militaires ont été utilisées par le gouvernement syrien pour mener une attaque chimique contre son propre peuple, alors même qu’aucune preuve n’existe à ce sujet et qu’aucune enquête n’a encore été menée et que Washington ne s’est même pas donné la peine d’attendre le rapport de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.

Mais on est aussi en droit de se demander comment va réagir l’axe de la Résistance dans les prochains jours. Lancera-t-il à son tour une attaque contre la coalition tripartite ? Il est en réalité plus probable que l’alliance Iran-Syrie-Russie ne voudra pas entrer dans une confrontation directe avec la coalition tripartite et qu’elle se concentrera surtout sur la lutte antiterroriste en Syrie. D’autant plus que nous savons que c’est en portant un coup fatal aux groupes armés soutenus par l’Occident que la coalition tripartite va le plus souffrir. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV